samedi 6 février 2010

Truc où je n'ai pas l'air fière

ça fait deux-trois jours que je n'ose pas prendre le train à cause d'un reportage sur les violences à la personne dans les transports publics. On y voyait des voleurs assommer leur victime par l'arrière ( ce qui fait qu'elle ne voit rien arriver) pour s'emparer de son sac ou s'y mettre à plusieurs pour tabasser une personne et lui arracher ses affaires. Tout ça dans l'indifférence totale de certains voyageurs (il y avait un témoignage d'une fille qui disait avoir été témoin plusieurs fois de tels agissement, ça n'avait pas l'air de la troubler plus que ça) ou alors devant des témoins qui, bien sûr, ne veulent pas se faire tabasser aux-même ( et ça se comprend).

ça m'a rappelé des souvenirs. Quand j'étais à la fac je me suis faite dépouiller par 3 mecs dans le métro en revenant de la fac.

Du coup, je n'ai pas osé sortir de trois jours. J'ai manqué la dame qui coud des jolies choses pour Amis sans Frontières, elle devait passer jeudi, c'est pour elle que je fais les appliqués, c'est vraiment dommage, et j'ai raté le tricot-thé d'aujourd'hui. Mais tous les jours c'était la m^me cose : je me prépare pour y aller, je me motive, et tout à coup un grand coup de stress me prend au point que j'en suis presque à prendre le somnifère qui m'est prescrit pour la nuit, histoire de dormir pour oublier la peur.

Alors j'ai crocheté un peu pour l'asso, pour faire tomber l'angoisse.

le coton noir est un essai de ras du cou mais il se tient mal, il faudra que je le refasse avec un crochet plus petit. La fleur mauve en soie sera soit un appliqué, soit collée sur une barrette.
Le ras du cou écru en filet avec les fleurettes en relief était la pièce sur laquelle je travaillais à l'asso. Il me reste un ruban à crocheter pour l'attacher et à rentrer tous les fils.

PAr contre, il y a un jour où il faudra à tous prix que je prenne le train, c'est lundi pour aller chez le psy. Mais ça tourne un peu dans ma tête parce que je me dis que, quand on a peur, les attaquants le sentent et ont tendance à te choisir. Alors j'espère que ça se passera bien.

4 commentaires:

Gatchan a dit…

Voilà ma philosophie sur ce point : ça m'est déjà arrivé, donc ça ne m'arrivera plus. Et puis, le reportage a probablement grossi le trait pour faire de l'audimat... Je pense que si tu arrives à prendre le train demain, il ne t'arrivera rien et ta peur s'en ira certainement :) Allez, du courage et des bisous !

Emmanuelle a dit…

Bonjour, j'ai aussi vu un truc il y a qq jours à la télé qui montrait une compilation d'images de video-surveillance sur les quais et dans les couloirs de la RATP. C'était très impressionnant, surtout du fait du montage qui montrait toutes ces agressions à la suite les unes des autres. Ca m'a rappelé un livre passionnant sur comment notre cerveau enregistre la télé et surinterprète des évènements (les "biais" en psychologie).
Si cela t'intéresse j'avais découvert ce livre par cet article :

http://www.rue89.com/2008/05/18/television-tant-de-cerveaux-disponibles

(ps : aucune raison de culpabiliser, essaie plutôt de comprendre pour dépasser le truc !)

cynalune a dit…

MErci Gatchan, c'est ce que je pense aussi, si j'arrive à y aller je n'aurais plus peur.

Emmanuelle : merci beaucoup, j'ai mis les références du livre dans ma liste cadeau Amazon, le temps de faire une petite commande.

Je pense que je vais profiter de ma séance pour en parler.

Jocerane a dit…

La peur n'empêche pas les choses d'arriver, ou de ne pas arriver...Par contre, ça vous bouffe la vie. Cinq ans après, j'ai parfois des crises d'angoisse quand je dois prendre la voiture le matin à l'heure ou je partais au travail avec....Mais je me force, je me force aussi à penser à autre chose qui me tient à coeur, et parfois ça marche...La plupart du temps, même.
Le soucis avec les autres, c'est qu'ils ne comprennent pas que le fait d'avoir peur est indépendent de notre volonté, et que sa manifestation est très physique.
Donc lutter contre,ça peut prendre du temps avant d'évacuer les malaises...
On y arrive, évidemment, mais en y laissant quelques plumes au passage...
Essayes d'arriver à ne pas en tenir compte, en te disant qu'une crise de peur finit toujours par se terminer d'elle_même....
Bien que ce soit vraiment se faire violence, ça marche...